Week end à Ngabé

Publié le par Emoule

Finalement, mes stafilo-problèmes (dorés je vous rassure) n'auront pas eu raison de ma motivation à partir passer ces 3 jours au bord du fleuve Congo. Nous sommes donc bien rentrés, hier soir, de ce trip en brousse dans le village Ngabé. Pour faire court, ce lieu est chargé de symbole pour les congolais et même pour l'ensemble des tribus d'Afrique centrale, en effet, c'est ici que ce sont prises des décisions qui allaient modeler l'histoire de la sous région. A la fin du 19ème siècle, c'est à Ngabé que Pierre Savorgnan de Brazza a signé les accords de  "coopération" avec le roi Téké scellant ainsi une "présence française" qui allait durer jusqu'à l'Indépendance du pays le 15 aout 1960.

Aujourd'hui encore, ce village héberge toujours la reine Mokoko, reine des Tékés, cet immense peuple qui s'étend des fôrets équatoriales gabonaises jusqu'aux hauts plateaux congolais. Même s'il est clair qu'aujourd'hui, elle n'a plus vraiment un rôle aussi important que d'antan, elle continue de veiller sur un fétiche supposé renfermer l'âme des Tékés et fait quelques apparitions lors de célébrations en tout genre (dernièrement, le transfert du corps de De Brazza au mémorial qui porte son nom à Brazzaville).

Quelques uns de mes camarades ont pu être reçu en audience privée, j'aurais pu être de la partie si le protocole "sectaire" n'empêchait pas les personnes en short de rentrer dans la case de la reine. Cela nous a tout de même coûté 20 000 fcfa et 2 bouteilles de rouge ! Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se monaye !

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Le long de la piste qui mène à Ngabé, l'épouvantail "ancien combattant" !

 

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Ngabé, petit village de pêcheurs de 800 âmes qui traverse les époques au rythme des caprices du fleuve congo.

 

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Sitôt la nuit tombée, nous avons eu le droit au magnifique spectacle d'un ciel orageux au dessus des berges de la RDC.

 

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A Ngabé, il y a des enfants à chaque coin de rue, derrière chaque murette, loin du sort de certains autres bien plus malheureux, eux, ont les yeux malicieux, et ne cessent de vous suivre, amusés de voir la démarche peu rassurée d'un blanc perdu dans les rues du village.

 

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Le rythme des journées est réglé sur celui du fleuve, pour se nourrir, pour se déplacer, pour se laver,... Le Congo est au coeur de toutes les activités. Nous avons donc navigué, non sans quelques frayeurs, jusqu'à l'embouchure de la Léfini, plus au nord, ou nous étions censé observer hippopotames et crocrodiles, la seule viande que nous avons croisé fut celle de nos 12 boîtes de terrine ! Cuisant échec, mais après midi très agrébale tout de même, des rencontres, des baignades et du soleil !

 

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Sur une charmante terrasse dominant le fleuve, un couple de villageois rencontré lors de l'une de nos haltes.

 

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Et toujours, les enfants, ils semblent être, plus qu'ailleurs, l'âme de ces villages reculés, plus qu'une succession, on a l'impression qu'ils ont sur leurs frêles épaules le poids des traditions, de l'histoire de leur peuple, tribu.

 

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Les mundélés sur un banc de sable au milieu de rien (du fleuve), malgré le peu de passage à cet endroit, difficile de passer inaperçu.

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