Baudouin incruste Brazza à Paris
Un article en forme d'hommage à un photographe qui gravit, discrètement, les échelons de la reconnaissance artistique en Afrique cela va s'en dire mais aussi en Europe, ce qui est, forcé de constater, souvent complexe pour les artistes issus de cette partie du globe. La concurrence faisant rage.
Baudouin Mouanda (ici devant la Samaritaine) immortalise les dandys de Brazzaville © Valérie Marin La Meslée
Baudouin Mouanda saisit les instantanés de la vie brazzavilloise comme personne, sa dernière série de clichés a d'ailleurs tapé dans les yeux de la firme au monogramme : Louis Vuitton, rien que ça !
Jusqu'au 18 octobre l'artiste a le privilège de voir ces plus belles photos sur la thématique des sapeurs (encore eux) en vitrine à la samaritaine. Article en ligne sur www.lepoint.fr
Je n'ai évidemment pas attendu qu'une grande marque de prêt à porter mette en avant cet artiste pour m'intéresser et même honorer ses travaux. Il y a quelques mois de cela CANAL+ en collaboration avec le CCF (Centre Culturel Français) de Brazzaville attribués le 1er prix d'un concours photo organisé à l'occasion de la coupe du monde à ce même Baudouin Mouanda.
Pas si simple que cela de départager les différents artistes ayant participé à ce concours tant le "vivier photographique brazzavillois" (capilotracté !) regorge de talents. Jean Euloge Samba, Loutsono, Romarick pour ne citer qu'eux, autant de talents en herbe ou pas d'ailleurs qui aurait tout autant leur place sur les vitrines de La Samaritaine. A croire que les scènes de vie de la capitale congolaise représente un terrain de jeu infini pour les chasseurs d'image.
Cet article a donc une double vocation, dans un premier temps, honorer le talent d'un jeune artiste congolais qui brille par delà les frontières de son pays, mais surtout mettre l'accent sur la forêt que cache l'arbre. Comme souvent, trop d'artistes n'ont pas l'opportunité, malgré leur talent, de se vendre (car c'est bien de cela qu'il s'agit) auprès de personnes influentes. En cause, entre autre, la mauvaise organisation des institutions culturelles en place dans leur pays d'origine qui ne se rend pas compte de la mine de talent sur laquelle elles sont assises.
--> Malheureusement, le talent ne se négocie pas sur les places boursières de ce bas monde !
Pour vous faire partager l'immense joie que j'ai eu en recevant les clichés, après l'appel à candidature passé dans la presse locale, voici quelques clichés exposés dans le hall du CCF pendant la coupe du monde de football. Morceaux choisis.
Joueur de rue attachant sa botine - Baudouin Mouanda ©
Les jeunes discutent la balle sur la tombe - Baudouin Mouanda ©
La fin de match, Mercier note le score sur une croix perdue dans les tombes - Baudouin Mouanda ©
Djovi, 9 ans, s'aprête à rejoindre les amis - Baudouin Mouanda ©
Le Gold - Baudouin Mouanda ©
Euloge Samba ©
Euloge Samba ©
PS : Baudouin, si tu lis cet article, permet moi de te rappeller que le décodeur et l'abonnement Canalsat Horizons que tu as gagné est toujours en attente sous mon bureau, si tu es à Brazza dans les jours qui viennent, fais moi signe que je te remette ton lot !